Page:Maxine - La blessure, 1932.djvu/12

Cette page a été validée par deux contributeurs.

de la part de personnes grossières, l’humilité même de leur origine.

Cette origine, à part certains cas qui tiennent beaucoup du roman, reste difficilement secrète ; c’est la bonne éducation, c’est la respectabilité de vie, c’est la valeur morale, c’est l’esprit de devoir qui la fait oublier autrement mieux qu’un acte d’adoption.

N’allez pas croire, cependant, que je sous-estime les avantages de l’adoption légale, telle qu’elle se pratique maintenant dans notre province, et telle que la prône votre roman social. Vous n’ignorez pas, en effet, qu’après six mois ou plus d’essai, le couple qui aime le pupille de la Crèche, comme s’il était son propre enfant, peut désormais lui procurer tous les avantages et privilèges d’un héritier naturel ; munis de la permission de la Crèche et de l’acte de naissance, les parents ou leur procureur se présentent devant un juge de la Cour Supérieure, en chambre ; le juge constate l’origine de l’enfant, mais toute trace en reste là. Ce pupille, par décision judiciaire, est désormais, devant la loi, l’enfant tout court, le fils ou la fille de M. et Madame Un Tel.

Aussi, est-ce sagesse que de se prévaloir de cette procédure ; car advenant la mort de l’un ou l’autre des conjoints, l’adoption légale d’un enfant de