Page:Maxine - L'Aiglon Blanc des Illinois, 1938.djvu/99

Cette page a été validée par deux contributeurs.

XIV

Chez les Onéidas


Le canot portant les deux Indiens et leur prisonnier remonta les eaux agitées du lac des Iroquois, longeant à faible distance ses rives inégales, bordées de forêts impénétrables. À un certain endroit, il se fit une éclaircie dans l’épaisseur des bois, et le canot atterrit en face d’un étroit sentier battu. L’Aiglon fut de nouveau lié au bras de l’Iroquois et l’on gravit une montée.

On se trouva alors en vue d’un grand village, où les wigwams se dressaient assez près les uns des autres. De nombreux Indiens circulaient dans ce bourg. Ils aperçurent les arrivants et leur crièrent la bienvenue.

L’Iroquois les salua de la main, le Sioux en fit autant.

« Salut, le Corbeau, fit l’un des villageois ; tu ramènes un prisonnier ?

— Hé ; c’est pour le chef.

— Vas-tu le lui conduire tout de suite ?

— Bien sûr.

— Et cet étranger, un Sioux ? Où va-t-il ?

— Celui-ci m’a aidé ; il vient avec moi chez le chef. »

L’Aiglon Blanc comprenait tout ; il se demanda si ce chef parlerait illinois, et s’il ne devait pas dévoiler qu’il était lui-même fils de chef… Peut-être le traiterait-on mieux en le sachant…

Il suivit ses ravisseurs à travers le village ; Indiens et Indiennes, gamins, enfants, tous le dévisageaient avec curiosité.

Rendus au wigwam de Garakonon, le Loup Noir, celui-ci sortit et regarda les arrivants :

Le Corbeau porta la main à son front :

« Grand chef, dit-il, j’ai jadis encouru ta disgrâce ; tu m’as demandé une preuve de ma loyauté et tu m’as envoyé comme espion sur les bords de la rivière Illinois, pour y