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l’aiglon blanc des illinois
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— Un bel adolescent, c’est dommage ! »

L’Aiglon vit qu’il serait inutile de parler ; il suivit les deux hommes jusqu’au canot et s’y plaça ; dès qu’on fut dans les grandes eaux, la courroie qui le retenait par le poignet fut enlevée. La traversée fut longue et houleuse ; ce ne fut qu’au soir que l’on put atteindre l’autre rive, où l’on passa la nuit. L’Aiglon, de nouveau en laisse, put cependant manger et dormir ; ses forces étaient revenues et sa tête ne le faisait plus souffrir. Mais combien il détestait ces Peaux-Rouges qui l’avaient capturé ! Combien il regrettait d’être impuissant à leur échapper, à leur résister, n’ayant ni armes, ni même l’usage de ses deux bras…

Après un jour et une nuit de repos, ils reprirent le canot et remontèrent la rivière Niagara… Lorsqu’ils furent en vue de l’immense cataracte, l’Aiglon ne put retenir un cri d’étonnement…

« Hé, tu te réveilles enfin, dit haineusement le Sioux, la grande chute te fait ouvrir les yeux et la bouche ! »

L’Aiglon ne répondit pas ; il contemplait cette merveille de la nature et soudain, il se rappela la légende que l’Aigle lui avait jadis racontée, au sujet de cette chute[1]… légende il était question d’une princesse, d’un ogre et d’une race de mangeurs d’hommes…

On atterrit et on fit un long portage, les Indiens, cette fois, portant le canot ; après une journée de marche, on arriva sur les bords du lac des Iroquois[2].

En apprenant, par les paroles des Indiens, le nom de ce lac, l’Aiglon Blanc eut une sensation de désespoir… Qu’allait-il faire, lui, pauvre enfant, en pays ennemi, sans un seul protecteur ?

  1. L’Ogre de Niagara (Maxine).
  2. Lac Ontario.