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l’aiglon blanc des illinois

rances à la vue des rivages qui se déployaient à leurs yeux dans la richesse de leurs forêts vierges et de leur fraîche verdure… cette nature sauvage et splendide qui rayonnait sous le soleil de juillet, c’était sûrement la terre promise !

Le vaisseau fit d’abord escale à Québec, puis, de nouveau leva l’ancre, et poussé par un vent favorable, toutes voiles dehors, il arrivait à destination trente-six heures plus tard.

À cette époque, l’aspect de Montréal, que l’on appelait alors Ville-Marie, ne laissait guère prévoir que ce modeste établissement allait devenir la grande métropole canadienne ; qui donc aurait pu rêver la rapide et merveilleuse expansion et l’étonnante prospérité que lui réservait l’avenir ?

En y abordant, à un quai solide, mais rustique, on voyait « une rangée de petits logis compacts s’étendant le long d’une rue parallèle au fleuve et que l’on nommait alors, comme aujourd’hui, la rue Saint-Paul ; d’un côté, à droite, se trouvait le moulin à vent des seigneurs, moulin construit en pierre et percé de meurtrières et qui pouvait, au besoin, servir de lieu de défense ; à gauche, à l’angle formé par la jonction d’une petite rivière avec le Saint-Laurent, se dressait le fort bastionné, solide structure carrée, en pierre. Là demeuraient le gouverneur militaire de l’île et partie des soldats du régiment de Carignan. En front, et au niveau de la rue, se voyaient les enclos et les édifices du séminaire et de l’Hôtel-Dieu, fortifiés, en prévision d’attaques par les sauvages ; l’enclos de l’Hôtel-Dieu renfermait une petite église, s’ouvrant sur la rue et qui servait au culte pour tout l’établissement. Partant du fort et suivant, vers le sud, la rive du fleuve, l’on délaissait bientôt les clairières établies et l’on ne tardait pas à atteindre la forêt primitive. »[1]

Nicolas avait des lettres de recommandation ; il fut bien reçu et logé temporairement avec sa famille. Plus tard, ayant obtenu l’octroi d’une petite terre, à moins de

  1. Adapté de Parkman