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XI

Saint-Louis des Illinois


Après un bon repas et un certain temps de repos, Tonty rassembla son monde et leur expliqua ce qui avait été décidé ; il fit faire une éclaircie parmi les jeunes chênes et l’on commença les travaux nécessaires pour établir sur le sommet du rocher un abri provisoire, le site du fort ne devant être choisi que lors du retour de Cavelier de La Salle.

L’abri actuel devait comprendre deux huttes pour les Français et deux pour les Indiens, les quatre logis étant près les uns des autres et placés au centre du plateau.

Dès le lendemain, Tonty repartait en canot avec les deux Indiens qui devaient le conduire jusqu’à Michillimakinac.

L’Aiglon suivait avec intérêt les travaux qui se poursuivaient rapidement ; il fut joyeux de découvrir sous un manteau d’épais feuillage, dans l’abord du sentier, une source d’eau cristalline qui jaillissait dans un creux du terrain et s’écoulait en un mince ruisselet, pour se perdre dans la verdure touffue au-dessus du ravin ; il se pencha et but longuement ; l’eau était froide et délicieuse.

L’Aiglon n’oubliait certes pas ses parents, si récemment disparus, mais habitué à l’esprit fataliste des Indiens, il acceptait l’irréparable et se livrait, sans arrière pensée, aux joies et aux intérêts que pouvait lui fournir sa nouvelle existence.

Après une semaine d’absence, Tonty revint de Michillimakinac et reprit son poste de chef.

La Salle avait toujours déclaré qu’il construirait à cet endroit un fort qui porterait le nom de Saint-Louis des Illinois ; on donna donc ce nom au petit établissement du rocher, anticipant l’époque où un fort Saint-Louis véritable s’y dresserait…