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l’aiglon blanc des illinois
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cés, les coupent au ras de terre sans enlever ni branches, ni feuillage ; ils les piquent solidement dans le sol, en forme de grand cercle ; ils rassemblent ensuite le faîte de tous ces arbres, chargés de leurs branches feuillues et les font converger vers un même point central où on les lie avec de solides lianes et de grosses lanières de cuir ; on recouvre le tout de paille de maïs, puis de boue, puis encore de paille ce qui donne une toiture imperméable, dès que la boue a durci.

— Je me rappelle ces grandes rotondes, dit le père Membré, j’en ai vu qui avaient au moins soixante pieds de diamètre.

— Hé, il y a parfois une vingtaine de familles logées là-dedans !

— Les Coroas sont-ils méchants comme les Iroquois ? demanda l’Aiglon.

— Hé, ils leur ressemblent ; ils sont rusés aussi, mais je les crois moins féroces ; espérons, toutefois, qu’ils ne nous feront pas la guerre ! »

Ces Indiens coroas firent aux Français un bien piètre accueil lorsque ceux-ci arrêtèrent sur leurs rives et l’on décida de ne pas séjourner dans cette bourgade. Comme l’on avait encore une bonne partie des vivres procurés chez les Quinapissas, le voyage pouvait se continuer sans retard. On reprit l’aviron et la flottille de canots remonta plus avant les eaux fougueuses du Mississipi, devant faire escale au fort Prudhomme.

Mais voilà Cavelier de La Salle foudroyé soudain par la maladie ! Le père Membré, qui avait quelques notions de médecine, constata bientôt que le cas était grave ; on atterrit devant le fort Prudhomme, ce petit abri rustique qui n’avait de fort que le nom, mais où l’on put faire coucher le malade déjà brûlant de fièvre.

L’Aiglon Blanc, peiné de savoir son chef malade, demanda au chasseur :