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VIII

Parmi les Visages-Pâles


L’arrivée de l’Aiglon Blanc au camp français ne créa aucun dérangement. Nika l’installa auprès de lui, dans son abri ; le pauvre garçonnet tombait de fatigue, d’émotion et aussi de sommeil. Le guide le fit coucher et demeura quelque temps à fumer non loin de lui. L’enfant fut bientôt endormi ; sa respiration régulière, coupée parfois d’un soupir inconscient, se continua sans interruption jusqu’au matin, et ce fut un jeune Aiglon alerte et bien reposé qui ouvrit, vers les six heures le lendemain, de grands yeux bruns étonnés… où donc se trouvait-il ? La hutte était déserte, mais plusieurs lits de branches faisaient voir qu’elle avait eu, dans la nuit, plus d’un occupant.

Il se leva, étira ses membres… puis songea à ses parents :

« Plus personne à mon réveil maintenant, se dit-il… l’Aiglon est seul… où donc est allé Nika ? »

Il rajusta sa ceinture de cuir, qui, avec son pagne était son unique vêtement ; il secoua ses mèches huilées et remit sur sa tête la parure à deux plumes blanches qu’il portait toujours… puis il sortit…

Il y avait plusieurs personnes dehors, aux alentours.

C’était un beau matin ensoleillé, l’air était tiède, la nature à son réveil matinal, parlait au cœur de ce jeune primitif… il regarda les arbres, où comme les autres oiseaux, le jeune Aiglon aimait à se percher, et il se dit qu’il examinerait bien mieux les environs s’il grimpait dans un gros cocotier, dont les branches s’étendaient au-dessus de la hutte ; il s’élança vers l’arbre, fit, de ses pieds nus, quatre pas sur le formidable tronc vertical, puis, l’encerclant de ses bras nerveux, il grimpa vivement, pieds et mains s’agrippant à l’écorce avec une adresse de félin. Hissé à une bonne hauteur, il se percha sur une branche pour explorer des