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l’aiglon blanc des illinois

l’Aigle, avec mon précieux fardeau ; il faisait encore assez clair ; le chef m’aperçut et vint à ma rencontre.

« — Salut, Nika, mon ami ! Quelles bonnes nouvelles ?

« — Viens voir ! dis-je, me plaçant un peu à l’écart, derrière un arbre.

« — Un papoose ! s’écria l’Aigle, lorsque je soulevai la couverture laissant voir l’enfant endormi, un papoose ! Un Blanc !

« — Hé, je n’ai pas eu le choix ! On ne trouve pas des papooses comme des écureuils ! Il est fort et vigoureux ce petit !

« — C’est vrai et Nika est un ami incomparable… comment as-tu pu te le procurer ? D’où vient-il ? dit l’Illinois, visiblement inquiet.

« — Je l’ignore, mais sûrement de loin… je l’ai acheté d’un Sioux qui l’avait dérobé à un Iroquois ; ce dernier, paraît-il, l’avait aussi volé à des Visages-Pales !

« — Bien ! Tu n’auras donc pas commis, pour l’Aigle, une mauvaise action… et l’enfant sera traité comme mon fils ! Je sais que je puis compter sur la discrétion de mon ami, comme lui sur ma reconnaissance, continua le chef.

« — L’Aigle a raison, dis-je, je serai muet !

« — À ce moment, le petit s’éveilla et se mit à pleurer… La Taupine, toute effarée, sortit de la hutte…

« — Cache-toi, dit l’Aigle, saisissant le papoose, il ne faut pas qu’elle te voie ! Reviens demain, tu seras surpris !

« Je m’écrasai derrière une touffe de jeunes noyers ; relevant la tête, je vis, à travers les branches, la jeune femme s’approcher ; sans parler, l’Aigle souleva lentement la couverture…

« — Mon papoose ! Mon papoose ! s’écria la Taupine, prenant vivement l’enfant dans ses bras… puis, troublée : mais… il est blanc !

« — Hé, repartit l’Aigle avec assurance, c’est que le Génie des airs l’a gardé pendant quelque temps ; ce papoose