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l’aiglon blanc des illinois

Le surlendemain avaient lieu les funérailles et La Salle y assista. Toutes les tribus voisines étaient venues rendre hommage au chef de la nation illinoise.

Les cérémonies se déroulèrent suivant les rites anciens, puis, d’après l’usage établi dans le pays, on procéda à la disposition du cercueil ; celui-ci, au lieu d’être mis en terre, fut placé sur de solides échafaudages, à une trentaine de pieds de hauteur. — Cette coutume avait été adoptée à cause des loups qui ravageaient souvent les cimetières. — Lorsque vint le moment suprême, la tombe rustique étant solidement placée et recouverte de gravier et de roches qui devaient lui servir de lest et de protection, la famille et les amis, au moyen d’une sorte de pontage temporaire, devaient monter, tour à tour, pour un dernier adieu au chef défunt. Les amis défilèrent d’abord, puis les cousins, puis le fils et enfin la veuve. Celle-ci, folle de douleur, chercha vainement à se cramponner au cercueil recouvert, puis, la voix rauque, elle s’écria :

« Grand Aigle, Grand Aigle ! Me voici ! Je viens ! » Se redressant tout à coup, elle tendit les bras et se précipita du haut de l’échafaudage… elle s’écrasa sur le sol pierreux… la mort fut instantanée.

« Pauvre jeune Aiglon Blanc, murmura La Salle, impressionné, le voilà doublement orphelin ! »