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l’aiglon blanc des illinois

agilité était remarquable ; l’un d’eux, surtout, s’élançait de branche en branche, avec une légèreté extraordinaire et atteignait presque la cime des arbres pour s’y percher.

« Vois donc ce gamin, Nika, fit La Salle, on dirait qu’il vole !

— Je le connais, celui-là, dit le chasseur, regardant le grimpeur. Attends, chef, je vais l’appeler ; il descendra sans doute nous parler.

— Hé, Aiglon Blanc ! continua-t-il, faisant un porte-voix de ses deux mains, tu ne viens donc plus voir tes amis ? »

L’adolescent prêta l’oreille, regarda à ses pieds l’homme qui lui parlait et le reconnut soudain. Il descendit lestement plusieurs branches, puis sauta d’une telle hauteur que La Salle croyait qu’il allait se rompre le cou… mais les jambes nerveuses du jeune Indien fléchirent à peine lorsqu’il toucha le sol.

« Nika ! Nika ! » s’écria-t-il joyeusement s’élançant vers le guide et portant la main à son front en guise de salut.

« Hé, jeune Aiglon, dit celui-ci, je pensais que tu m’avais peut-être oublié !

— Pas de danger ; tu es mon grand ami ; nous parlons souvent de toi au wigwam !

— Comme tu as grandi, Aiglon Blanc ! Et tiens, voici un autre ami, un Français, Chef La Salle ! »

Le gamin hésita, regarda gravement l’explorateur semblant analyser son attitude, puis, satisfait, il porta de nouveau la main à son front.

« Où sont tes parents ? demanda Nika, je n’ai pas vu l’Aigle du Rocher depuis notre arrivée ici. »

La figure de l’enfant s’assombrit :

« Père est malade, dit-il, mordu par un serpent… mère ne le quitte pas !

— J’irai le voir demain, dis-le lui de ma part.

— Je n’oublierai pas, à demain ! fit l’Aiglon, et il s’élança de nouveau dans les arbres.