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II

Des visiteurs


Sur la route poudreuse qui traversait le petit bourg, deux hommes à cheval passaient rapidement. Soudain, l’un d’eux arrêta sa monture et sauta lestement sur le sol. L’autre, qui l’avait un peu devancé, se retourna et voyant son compagnon debout auprès de son cheval, fit volte-face et le rejoignit.

« Qu’y a-t-il ?

— La selle ne tient plus en place, la sangle est brisée.

— Nous sommes presque rendus, pouvez-vous la réparer ?

— Je l’espère ; ça me serait facile si j’avais un morceau de cuir pour remplacer ce bout de courroie qui vient de se rompre.

— Nous voici dans la seigneurie, reprit le premier, c’est le commencement du village, on va pouvoir vous fournir ce qu’il faut ; voici justement une maison, au fond de ce bocage, allons-y ! »

Conduisant leurs chevaux par la bride, ils arrivèrent devant une maisonnette blanche. Assise sur le seuil, une petite fille caressait les longues oreilles d’un joli lapin blanc, installé sur ses genoux.

« Bonjour, petite, ton papa est-il à la maison ?

— Non, fit l’enfant, maman est là, cependant. »

À ce moment, une femme parut à la porte ouverte ; elle tenait par la main un bambin à la mine éveillée, bien planté sur ses solides petites jambes.

« Bonjour, madame, pouvez-vous nous rendre un service ? fit l’un des visiteurs.

— Volontiers, dit-elle ; que puis-je faire, monsieur ?

— Voyez, dit-il, montrant la sangle qui pendait de la selle, il me faudrait un morceau de cuir pour réparer cela.