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l’aiglon blanc des illinois

— Père, répondit celui-ci, avec une affection émue, père, je suis heureux ! Et maintenant, allons rejoindre maman ! »

Nicolas passa d’abord, puis les deux frères se tenant par le bras, firent leur entrée. Marguerite, délirante de bonheur, ne pouvait que répéter :

« Mon Nicol ! mon Nicol ! Merci, mon Dieu ! »

L’Aiglon s’agenouilla auprès de sa mère, lui baisant les mains, lui demandant pardon d’avoir douté…

« Cher enfant, tu ne savais pas ! dit-elle, mais maintenant, le mystère est éclairci !

— Et moi ? dit Marilou. Mon grand frère ne m’a pas encore embrassée !

— Chère petite sœur ! dit celui-ci avec un baiser.

— Et tu en as une autre, dit la jeune fille, une vraie, celle-là !

— Une autre sœur ?

— Oui, Francine ! L’aînée de la famille ; elle est mariée, elle demeure à Québec, dit Nicolas. Marilou est notre fille adoptive.

— Oui, reprit Marilou, maman Marguerite m’a prise dans ses bras, quand j’étais bambine et seule au monde, et le bon Dieu l’a récompensée en lui rendant son Nicol ! »

L’Aiglon manifestait une joie d’enfant à toutes les nouvelles découvertes qu’il faisait dans sa famille retrouvée, et il s’efforça d’en adopter promptement les coutumes ; ce lui prit tout de même un certain temps pour se faire à l’habitude de porter des vêtements, de s’asseoir sur les chaises, de coucher dans des draps blancs et de manger à table comme les autres civilisés. Il cherchait à se nommer Nicolas au lieu de l’Aiglon, mais ce dernier nom, on l’aimait bien dans la famille et on le lui donnait souvent.

La nouvelle de la fin tragique, survenue deux ans auparavant, de Cavelier de La Salle et des autres membres de l’expédition du Mississipi, était parvenue aux habitants de Lachine. L’Aiglon fut désolé d’apprendre que ces amis et