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l’aiglon blanc des illinois

nion finale ; les guerriers étaient en nombre considérable. Harangués par leur chef, Onéidas et Onontagués jurèrent de nouveau l’extermination des Français. Pour cette incursion, on partirait en canot par le lac des Iroquois, atteignant ensuite le fleuve Saint-Laurent où il s’élargit et prend le nom de lac Saint-Louis ; rendus à Laprairie, on se trouverait juste en face du village de Lachine, prospère et populeux… C’est par cet endroit qu’on allait commencer !

L’Aiglon se joignit aux jeunes guerriers, convoqués pour le lendemain matin ; en honneur de l’exploit projeté, les hommes avaient tous la figure bariolée de noir, de rouge et d’ocre ; ils étaient presque nus, et portaient à leur ceinture des tomahawks, des couteaux, des flèches, enfin tout l’attirail des armes indiennes.

« Ta face n’est pas décorée, l’Aiglon, lui dit un camarade, pourquoi ?

— Défense du Génie des airs, répondit laconiquement celui-ci.

— Hé, c’est vrai ! J’avais oublié… Mais tu es armé ?

— Hé, bien armé, je te le jure !

— Viens-tu dans mon canot ?

— Si tu veux ; nous serons plusieurs ?

— Huit. Le manitou nous favorise, le temps est lourd et chaud, la nuit prochaine sera noire… l’orage s’en vient…

La troupe partit à l’aube ; elle se composait de plus de mille guerriers, répartis en groupes de dix, vingt ou trente hommes. Les nombreux canots suivirent le trajet convenu ; vers le soir, ils avaient traversé le lac Saint-Louis et glissaient furtivement leurs embarcations le long des rivages boisés de Lachine. Ils atterrirent, cachèrent leurs canots dans les broussailles et disparurent dans l’épaisseur de la forêt.

Le plan d’attaque avait été convenu d’avance ; les guerriers, divisés par groupes, se chargeraient chacun d’un certain nombre de maisons du village ; chaque groupe avait son chef qui devait commander. On attendrait le milieu