mains derrière le dos, ils le poussèrent vers l’abri des serviteurs du chef. Le Corbeau chercha à s’esquiver sans être remarqué, mais il fut poursuivi par une bande de jeunes qui le chassèrent à coups de pierres et de bâtons.
À ce moment, une Indienne s’avança vers Garakonon :
« Grand chef, lui dit-elle, tu sais que mon fils a été massacré par les Nez Percés, il y a deux ans ; je te demande de me donner ce jeune Illinois que je désire adopter.
— Tu traiteras bien, dit le chef, ce protégé du Génie des airs, tu le soigneras comme ton fils ?
— Hé, répondit la femme, je le traiterai de mon mieux.
— Alors, Aiglon Blanc, fit le Loup Noir, tu as maintenant un wigwam et une mère. Garde bien ta parole et il ne te sera fait aucun mal ; je désire que tous ici te traitent en frère ! »
L’Aiglon remercia le chef, salua de nouveau de la main et suivit sa nouvelle protectrice…
À cette même époque, dans l’enceinte du lointain fort Saint-Louis des Illinois, Nika, le chasseur chaouanon, revenant, triste et découragé, de sa vaine randonnée de recherches, faisait voir au père Membré, à La Salle et à Tonty, le couteau de chasse de l’Aiglon, ramassé dans la brousse, à l’orée d’une grande forêt, en face du territoire miami et à une courte distance de la rivière… L’évidence s’imposait… l’Aiglon Blanc avait été victime d’un enlèvement !