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la maison dans la dune

Tom. Le chien était couché sur le flanc. Il n’avait plus de nez. Un coup de vent le lui avait arraché. À la place était un trou horrible. Vingt déchirures dans sa peau montraient qu’il s’était défendu avec courage, avant de mourir. Un douanier avait coupé sa patte droite, pour toucher la prime.

Sylvain regarda son chien une minute. Il ressentait une peine aiguë dont il s’étonnait. Jamais il n’avait eu envie de pleurer pour un chien. S’il avait eu un outil, il l’aurait enterré. Mais avec les mains, il ne fallait pas y songer.

Avant de s’en aller, Sylvain regarda encore une fois Tom.

— C’était une brave bête, dit-il tout seul.

Et il partit, abandonnant son chien mort dans cette plaine démesurée et triste, peuplée seulement de la plainte éternelle du vent…