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la maison dans la dune

qui passait comme une vague sur les avoines et les herbages. À ce grand souffle rude et constant, on sentait que la mer était proche.

Sylvain franchissait les ruisseaux sur des planches, disposées par-ci par-là. Ou bien il jetait son vélo par-dessus, et ensuite sautait lui-même. À la profondeur de l’eau, il tâchait de découvrir les gués qu’avait dû préférer Tom. Et quand il voyait au loin une tache sur l’herbe, il faisait un détour, il s’en approchait, pour voir si ce n’était pas son chien. Une lassitude, un découragement le prenait. Il avançait de plus en plus en territoire français. Bientôt, il lui faudrait renoncer à la recherche, s’il ne voulait pas être vu du poste de douane.

À ce moment, il aperçut, dans une prairie à la végétation haute, un chemin tracé dans l’épaisseur de l’herbe. Quelqu’un avait dû passer là récemment. L’herbe ne s’était pas encore redressée.

Sylvain s’engagea dans cette sorte de chemin. Il arriva à un élargissement, où les tiges écrasées marquaient la place d’un combat. Puis la piste devenait très large et très confuse, comme si plusieurs hommes ou bêtes étaient passés par là.

Sylvain la suivit encore. Et il retrouva