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la maison dans la dune

c’était le chien de César. Il l’aimait bien.

— Tout ça finira, dit Lourges. Allez, houp, maintenant, au pieu. On n’est pas venu ici pour parler de la douane !

Sylvain, en effet, était parti aussitôt après le dîner, pour aller à la recherche de Tom.

Il l’avait monté en Belgique la veille, et comptait le voir rentrer vers minuit, comme d’habitude. Mais le chien n’était pas rentré.

Sylvain était très inquiet. Jamais Tom n’avait eu plus d’une heure de retard. Un chien dressé rentre toujours directement chez le maître, aussitôt lâché. Et Tom était de longue date accoutumé à ce travail. Il y avait beaucoup à parier que sa carrière était finie.

Jamais un fraudeur ne s’en va rechercher son chien. Il serait trop facile pour le douanier de l’attendre et de le pincer. Un chien qui ne revient pas, on en fait son deuil. On en dresse tout de suite un autre et on n’en parle plus. Mais pour Sylvain, Tom n’était pas un chien comme les autres. Il y avait trop longtemps qu’ils travaillaient ensemble. Et puis, c’était l’héritage et le souvenir de César.

Sylvain était donc parti à vélo pour la Belgique.

Il se rendit d’abord dans l’épicerie où, la