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la maison dans la dune

Lourges se releva d’un bond. Il était bien loin de penser à l’amour, maintenant.

— T’es sûre ?

— Tout à fait sûre. Ils passeront à l’heure où ce douanier prend la garde.

— Et pourquoi, alors, se mettent-ils à six ?

— Parce qu’ils passeront par les champs. Il paraît qu’il faudra pousser l’auto par-dessus des fossés. Ils ont mille francs chacun, pour ce coup-là.

— Ça les vaut. Mais tu es sûre, cette fois-ci ? Faudrait plus me refaire le coup de la fois passée, hein ?

— Absolument sûre. J’ai tout entendu.

— Cré nom… s’exclama Lourges. Cette fois-ci, je le tiens.

Il fit, de long en large, quelques pas dans la chambre. Son exaltation l’empêchait de tenir en place.

— Alors, reprit-il en se retournant vers Germaine, il faudrait bien une dizaine d’hommes ?

— Je pense.

— Oui. Et tu dis qu’ils passent dans les champs ? Bon. On fera une embuscade. Qui est-ce le douanier qui les laissera passer ?

— Un appelé Leret, Laret…