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la maison dans la dune

nue grave. Et cela changeait son air d’enfant, faisait plus hardi son regard bleu ; la fillette s’effaçait. Derrière, la femme transparaïssait, mûrie, transfigurée par la solennité de l’instant. Ses cheveux roux volaient autour de son visage sans qu’elle songeât à les rattache. Et, face au vent qui passait sur son front, elle semblait interroger en silence l’horizon lointain des dunes, y chercher pour la première fois l’explication de son destin.

— Vous croyez ? demanda Sylvain d’une voix profonde et qui tremblait, vous croyez ?

Et sans s’en rendre compte, il avait joint les mains, comme pour une prière.

— On peut toujours, répéta Pascaline.

Une émotion gonfla le cœur de Sylvain, une exaltation douce, qui lui mettait des larmes au bord des paupières.

— Alors, j’essairai, dit-il tout bas.

Et ce fut tout. Il n’y eut jamais rien de plus, entre Pascaline et lui.