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la maison dans la dune

rien. Et j’ai ressenti ça la première fois que je suis venu chez vous…

— Peut-être que vous auriez aimé être un jardinier ?

— Peut-être bien.

Sylvain reprit sa bêche, regarda Pascaline avec un bon sourire. Et il s’éloigna, il se mit à retourner une nouvelle plate-bande, à gestes lents.

Pascaline le suivait des yeux. Cette conversation avait mis son esprit en travail. Et elle revint près de Sylvain, elle se remit à l’interroger, le regardant de son regard franc et naïf, devant lequel Sylvain se sentait sans force, incapable de dissimuler.

— Et pourquoi ne le faites-vous pas ?

— Quoi ?

— Hé bien, le métier de jardinier ?

— Ah, vous en étiez encore là ? Parce que… Parce que… je n’aime pas plus que ça, au fond.

— Pourquoi n’êtes-vous pas content, alors ?

— Parce que c’est ici que je voudrais être jardinier, comme vous dites. Ailleurs, c’est drôle, mais ça ne me dirait rien du tout.

Et Sylvain rit, un peu embarrassé de devoir ainsi exprimer des choses qu’il ne com-