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la maison dans la dune

vieillard reprit sa casquette et ses lunettes avec un air de profonde satisfaction. Puis, très fatigué par cette opération, il alla se plonger dans son fauteuil, passant de temps en temps, avec contentement, une main prudente sur son menton et ses joues.

— Il est rajeuni de dix ans, s’exclama la tante Henriette en rentrant.

— N’est-ce pas ? dit Sylvain. Et qu’est-ce que je vais faire, maintenant ?

— Le jardin, si vous voulez, proposa la tante.

Et Sylvain prit sa bêche et s’en fut au jardin.

Il faisait un peu tous les métiers, maintenant, dans la vieille maison. Ç’avait commencé par de petits services, des coups de main obligeamment offerts pour soulager les bras débiles des deux vieillards, ou les mains tendres de Pascaline. Pomper de l’eau, casser du bois, bêcher la terre, cela convenait mieux à Sylvain qu’à ses hôtes. Et c’est ainsi qu’insensiblement, on s’était accoutumé à le voir travailler, faire les dures besognes comme s’il avait été le maître de la maison. Y avait-il une serrure détraquée, une vitre brisée, des tuiles enlevées, on attendait la venue de Sylvain pour faire la réparation. La