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la maison dans la dune

Et tout le monde rit encore, de bon cœur.

C’était une étrange maison. Nulle part Sylvain ne s’était senti le cœur aussi léger que là. Il lui semblait que ce coin ne fit pas partie du monde, que ce fût comme un îlot de fraicheur et de poésie, isolé du reste de la terre, et où on ne dût tout naturellement penser qu’à des choses heureuses et saines. Le jeune homme s’y sentait plus gai, plus léger, il avait un peu l’impression de n’être plus le Sylvain de tous les jours, mais le Sylvain que, tout petit, il pensait devenir, avant que la vie lui eût à grandes bourrades enseigné sa dure loi.

— Vous venez donc souvent par ici ? continuait la tante.

— Très souvent. Je fais du commerce, voyez-vous. Et ça me repose, de me promener un peu dans la campagne. Mais je n’ai jamais rencontré un coin aussi singulier que celui-ci.

— Le dimanche, il y a plus de monde.

— Pour moi, ça n’est pas un avantage. Je l’aime mieux comme cela.

— Ma tante se plaint toujours de ce qu’on y est trop tranquille, intervint Pascaline. Tu vois, ma tante, que j’ai raison de préférer la semaine.

— Ah, monsieur, dit la vieille femme, si