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Essais de sociologie

lement, les bureaux. Au contraire ceux-ci nous imposeraient volontiers leurs problèmes à eux, moins importants. Il se peut que la sociologie ne contente ni les corps souverains, ni les sections diverses de nos sociétés.

Il se peut même que, tout en étant utile, elle ne contente personne. La sociologie n’est que le moyen principal d’éducation de la société. Elle n’est pas le moyen de rendre les hommes heureux. Même l’art social et la politique en sont incapables quoiqu’ils poursuivent ce but illusoire. Durkheim l’a bien montré. Science et art n’ont pour effet que de rendre l’homme plus fort et plus maître de lui. Les œuvres de la raison ne peuvent que donner l’instrument aux groupes et aux individus qui les composent ; c’est à ceux-ci qu’il incombe de s’en servir pour leur bien…, s’ils veulent…, s’ils peuvent.

La sociologie n’a pas de panacée ? Ce n’est pas une raison pour arrêter ses progrès. Bien au contraire, il s’agit de la rendre utile en en multipliant les travaux et les étudiants.

Nous ne nous sommes attardé sur ces questions de méthode que parce qu’il s’agit précisément, tout de suite, en un moment où nos études sont populaires, de chercher à donner aux travailleurs qui y participent, le plan qui leur permettra le meilleur choix de leurs travaux.