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rait le droit de se plaindre bien fort ; mais il a, par ces moyens, un avantage immense sur le marchand.

Ils vendent trop cher ! Certains, en effet, se servent d’une tactique qui réussit souvent, et consiste à étourdir l’acheteur en demandant un prix impossible de leurs chevaux…

Comment oserait-on offrir 1,500 francs d’un cheval que le vendeur fait 3,000. L’acheteur offre 2,000 francs, 500 de plus que l’animal ne vaut, — et le tour est joué. Le maquignon ne fait là que son métier, retirer le plus d’argent possible de sa marchandise ; et le plus grand tort est à l’acheteur qui croit pouvoir se passer d’un vétérinaire pour l’assister dans l’achat d’un cheval.

Il devrait savoir qu’acheter seul ! tout seul ! c’est pour le plus grand nombre se livrer pieds et poings liés à la bonne ou mauvaise foi du marchand.

Si tous cherchent à acheter à meilleur compte que possible et vendre bien cher, ce n’est que trop naturel ; sans doute, quand ils peuvent écouler le mauvais cheval, ils ne s’y épargnent pas, mais aussi il arrive que lorsqu’il est bon, l’acheteur le rend souvent mauvais, et c’est toujours le maquignon que l’on maudit et que l’on rend responsable.

Nous ne pouvons terminer, sans rendre justice à beaucoup de marchands de chevaux qui valent infiniment mieux que la réputation qui leur est faite. Parmi eux, il est des commerçants très-consciencieux.

Pratiquer honnêtement une profession si décriée, où les tenta-