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mouvements du flanc, aussi l’emploient-ils journellement. Il en serait aussi de même de la digitale et de l’aconit. Et s’il faut en croire les homœopathes, puisque nous avons tant fait que de parler des moyens pris par eux pour d’autres vices, disons que bryonia et squilla rendraient la pousse moins sensible ; que calcarea la guérirait complètement, et qu’enfin arsenicum et nitrum seraient des moyens capitaux. Empressons-nous d’ajouter qu’un traitement aussi complet et aussi efficace ne serait plus une fraude.

On ne pratique plus comme jadis l’opération du rossignol, non-seulement parce que c’est une absurdité, mais encore parce que le vice ne serait pas moins rédhibitoire dans le cas où on se prévaudrait de l’évidence de cette pratique ; on ne devrait donc jamais plus en parler, n’en déplaise à M. Goubaux.

Ruses de la part de l’acheteur. — Mais si le marchand peut dissimuler la pousse, l’acheteur à son tour peut la simuler, d’abord grossièrement, et par le même moyen que le vendeur a suivi pour faire croire à une autre maladie, et ensuite parce qu’il peut la faire naître dans le délai accordé par la loi, ce qui est plus grave ; et cela par un mélange dans la ration d’avoine de poudre de plâtre dans la proportion d’un vingtième en poids pendant une huitaine de jours. M. Félizet est convaincu du fait, et il dit avoir connu des maquignons qui ont usé de ce moyen frauduleux pour faire reprendre à leur vendeur des chevaux inconsidérément ou trop cher achetés, primitivement sains, et dont ils reconnaissent ne pouvoir se défaire sans perte notable[1].

  1. Mémoire de la Société centrale de Médec. vét. Tome VI, page 214.