plus résistant décèlerait. Le terrain ne serait-il pas adouci, que la manière de faire trotter à l’étroit, ou, comme disent les maquignons, en manche de veste, ferait toujours voir le cheval en beau.
Ses actions sont énergiques, brillantes, il relève à la hauteur du nez ; il steppe avec grâce, en cadence, la détente du jarret est formidable ; la queue est détachée et tombe en saule pleureur ; il y a des bonds et des hennissements ; en un mot, l’animal est splendide… Mais attendons la fin… Si on l’active en dehors de ce terrain, il peut se désunir, se dérober, se montrer capricieux, sur l’œil, détacher des ruades, se cabrer, s’emballer. Mais le marchand n’est pas surpris, il vous explique ces mouvements étranges par la jeunesse, la santé, l’amour des commensaux, du pâturage, etc. Il vous dit que l’animal est encore vert.
L’acheteur d’une paire de chevaux les recherche, souvent à tort, au point de vue de la ressemblance, au lieu d’exiger la qualité ; le marchand est prévenu d’avance, aussi associe-t-il des animaux très-différents quant à leur valeur, pourvu qu’ils aient même taille et même robe ; et pour forcer la ressemblance, s’il y a un an de différence, il les donne sortant du même père et du même ventre, et il peut dire que les frères Siamois n’allaient pas mieux ensemble. Si dans le lot il y a des couples à robes de nuances différentes, oh ! alors, c’est grand genre ; c’est la mode du jour ; et, la preuve, c’est que le marquis X***, le comte ou prince Y*** en ont du même manteau.
Nous venons de le dire, règle générale, dans la paire il y en a un moins bon, et c’est sur quelque qualité saillante de celui-là que