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tousse ou sorte son mouchoir selon la leçon donnée, toutes les têtes se relèvent les oreilles sont dressées ; les naseaux s’ébrouent, les croupes se cambrent, les pieds antérieurs piaffent.

Toujours le maquignon a ce que l’on demande, il le ferait plutôt faire que de ne pas l’avoir, ou mieux, pour confirmer la règle, il n’a jamais le cheval taré, vieux, vicieux. Il a toujours des certificats d’origine, pourvu que l’âge et la robe concordent, et cherche à vous prouver, si le prix qu’il demande vous étonne, par une facture couchée sur son carnet, que l’animal lui coûte tant, qu’il en a refusé plus que votre offre, et vous dit sérieusement le donner souvent à perte, pour conserver vos bons rapports, ou à titre de réclame.

CHAPITRE II.

En Montre.


Dans les écuries des marchands de chevaux, tout est calculé pour illusionner l’œil, pour donner au cheval une apparence aussi brillante que possible ; c’est ainsi que les ouvertures sont disposées de manière à ne laisser voir que les parties du corps les moins exposées à être tarées ; le sol est relevé de façon à donner plus de taille au cheval, qui paraît ainsi mieux conformé, la tête semble plus petite, l’encolure plus longue, le garrot plus relevé ; il est, par cela même, avantagé, tandis que si le terrain près de la mangeoire était en contre-bas, l’animal serait dominé, il paraîtrait petit, la croupe le mangerait, il serait désavantagé.