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ducteurs et vendeurs, ils ne sortent pas de leurs éléments ; possèdent la plupart le jargon hippique et connaissent sur le bout du doigt la généalogie de tous les produits de la circonscription ; pour eux : expérience passe science.

Si l’animal en vente était toujours présenté nature, franchement, c’est à dire sans préparation et surtout sans artifice ; que la bonne foi présidât à toutes les conventions, ou si la fraude était seulement remplacée comme chez les Arabes par un luxe de paroles propres à séduire, il serait plus facile au premier venu d’être fixé sur les qualités et les défauts ; mais les vendeurs mettent en relief ou simulent la santé et le gros par la préparation à la vente ; l’élégance et la distinction par la toilette et le gingembre ; l’âme et les « moyens par la préparation à la montre ; ils arrivent ainsi à faire valoir les qualités existantes, et à donner au plus mauvais rossard certaines apparences favorables. »

Jusque là le marchand n’excède pas son droit, on ne peut lui faire un crime d’endimancher sa marchandise, ayant cela de commun avec tout propriétaire ou industriel qui vend ses denrées, son produit, sous l’aspect le plus séduisant, ce qui est parfaitement licite.

Mais il n’importe pas seulement de connaître les finesses du métier, il faut surtout être perspicace pour ce qui est repréhensible, nous voulons parler des moyens frauduleux auxquels se livrent peu ou prou tous ceux faisant commerce de chevaux.

Ces moyens, illicites le plus souvent, il n’est donné qu’aux vété-