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7. Premières atteintes.


De ces deux pouvoirs en conflit, Intelligence et Force, lequel a paru l’emporter au cours de ce même siècle ?

On n’y rencontre pas une influence comparable aux dictatures plénières du siècle précédent. On avait dit le roi Voltaire, mais personne ne dit le roi Chateaubriand, qui ne rêva que de ce sceptre, ni le roi Lamartine, ni le roi Balzac, qui aspirait de même à la tyrannie. On n’a pas dit le roi Hugo. Celui-ci a dû se contenter du titre de « père », et de qui ? des poètes, des seules gens de son métier.

En outre, les souverains qui ont gouverné la France après Napoléon se sont presque tous conformés à ses jugements, peu bienveillants, en somme, sur ses confrères en idéologie. La Restauration s’honora de la renaissance des Lettres pures ; elle les protégea, les favorisa d’un esprit si curieux et si averti que c’était, par exemple, le jeune Michelet qui allait donner des leçons d’histoire aux Tuileries. Mais le Gouvernement n’en était plus à prendre au sérieux les pétarades d’un sous-Voltaire. On le fit voir à M. de Chateaubriand. Villèle lui fut préféré, Villèle qui n’était ni manieur de