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formules d’auguste comte

vera partout le mécanisme du système, qui est expérimenté au Brésil.

Page x de l’Appel aux conservateurs, écrit en 1855, c’est-à-dire trois ans après le Deux-Décembre, Auguste Comte envisage la royauté comme « le moyen de salut le plus extrême » auquel les amis de l’ordre pourraient être conduits en un cas, un seul cas bien spécifié, le cas où « l’anarchie parlementaire » se « rétablirait momentanément ». Cette éventualité paraissait alors impossible au philosophe. Il avouait que le retour de cette « anarchie », de cette « aberration » n’était pas concevable. Mais il ajoutait que, dans ce cas, sous la Monarchie nécessairement rappelée pour sortir du désordre, « le positivisme continuerait à se développer en utilisant les propriétés du régime qui protégea le premier essor de la synthèse universelle ». La légitimité lui avait toujours paru fournir le meilleur mode pour instituer la transition organique, et il appelait le ministère de Villèle (1821-1828), « le plus honnête, le plus noble et le plus libre de tous les régimes sous lequel il eût vécu jusqu’en 1855 ». Il conviait les « âmes aptes à représenter la postérité à ne pas oublier le nom du digne président de la dictature légitimiste ».

L’avantage d’un gouvernement où l’autorité se transmet selon le même mode que la propriété était loin de lui échapper. Il s’objectait que ce régime fut peu populaire. C’est pourquoi, pensait-il, cette monarchie ne pourrait revivre que « passagèrement ». Mais, en 1860, trois ans après la mort de Comte, l’empire devenant libéral rétablit un parlementarisme, qui devint, en 1870, démocratique et républicain, et cette double et triple « aberration anarchique » devait motiver, d’après Comte, la restaura-