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appendice ii

les catholiques et les positivistes, en écartant, d’un commun accord, tous les métaphysiciens ou négativistes (protestants, déistes et sceptiques), comme radicalement incapables de coopérer à la construction qui doit distinguer le xixe siècle du xviiie. Il faut maintenant presser tous ceux qui croient en Dieu de revenir au catholicisme, au nom de la raison et de la morale ; tandis que, au même titre, tous ceux qui n’y croient pas doivent devenir positivistes.

« Quoiqu’on ne puisse pas espérer que cette netteté de situation se réalise dans le milieu britannique ou germanique, nous devons pourtant faire toujours sentir combien le protestantisme, sous tous ses modes, est contraire au siècle de la construction. Si, comme je l’espère, la France se débarrasse du budget ecclésiastique, il sera bientôt facile de combiner les catholiques avec les positivistes contre les négativistes quelconques. » (Lettre à John Metcalf, 1856.)


la vénération

« Si l’état révolutionnaire consiste chez les praticiens, en ce que tout le monde prétend commander, tandis que personne ne veut obéir, il prend chez les théoriciens une autre forme non moins désastreuse et plus universelle, où chacun prétend enseigner et personne ne veut apprendre… Si vous faisiez une lecture journalière de l’Imitation, vous reconnaîtriez cela, qui vous servirait mieux que les résultats, intellectuels ou moraux, d’une avide lecture des journaux, revues ou pamphlets. On ne peut, sans la vénération, ni rien apprendre, ni même rien goûter, ni surtout obtenir aucun état fixe de l’esprit