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iv

LA THÉORIE EST PRATIQUÉE


Ici, la grande page, la page qu’il faut lire et méditer, parce qu’elle dégagera les esprits empêtrés d’histoire métaphysique, quant à ce que nous avons nommé tout à l’heure la génération des événements. Cette page révèle que le mot impossible, qui jadis n’était pas français, est du moins celui qu’il faut se garder le plus d’introduire arbitrairement dans les calculs de politique à venir. Le réalisme ne consiste pas à former ses idées du salut public sur la pâle supputation de chances constamment déjouées, décomposées et démenties, mais à préparer énergiquement, par tous les moyens successifs qui se présentent, ce que l’on considère comme bon, comme utile, comme nécessaire au pays. Nous ignorons profondément quels moyens se présenteront. Mais il dépend de nous d’être fixés sur notre but, de manière à saisir sans hésiter ce qui nous rapproche de lui.

Oui, l’on était en 1812, et ni rien ni personne ne pouvait faire qu’on n’y fût point. Voilà ce qui était donné aux conspirateurs : une multitude de forces