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La profanation.


Les femmes ont été lentes à faire valoir leurs droits sur la poésie et la philosophie romantiques. Mais il est à considérer que leur éducation littéraire a été faite par des hommes. Elles imitaient donc leurs maîtres et reflétaient avec docilité des procédés, des thèmes, des façons de penser et même de sentir qui ne leur allaient qu’à demi.

Assurément le charme de quelque gracieuse mollesse perçait toujours. Elles pratiquaient tout naïvement ce que Verlaine, en vieux roué, conseilla de faire de parti pris :

                      ... Surtout ne va point
Choisir tes mots sans quelque méprise.

Les méprises, les impropriétés de leur style sont une grâce. C’est un des signes auxquels se révèle la littérature des femmes. Plus d’un voile serré avec une extrême pudeur en a été levé le plus innocemment, mais le plus clairement du monde. Pour la plupart nourries de littérature virile, elles ne songeaient pas à se montrer davantage et, si même la pensée leur