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préface

confiance à ceux qui, admettant cette solution pour la vraie, concluent piteusement qu’elle n’est pas possible. Mon chapitre final, Mademoiselle Monk, invite le lecteur à considérer la façon dont les événements se suivent dans la vie du monde, et tous les merveilleux partis que l’industrie de l’homme peut en tirer. L’homme d’action n’est qu’un ouvrier dont l’art consiste à s’emparer de fortunes heureuses. Mais cette matière première lui est donnée avec abondance et fertilité à travers l’espace sans bornes, sur les flots sans nombre du temps.

Je comprends qu’un être isolé, n’ayant qu’un cerveau et qu’un cœur, qui s’épuisent avec une misérable vitesse, se décourage et, tôt ou tard, désespère du lendemain. Mais une race, une nation sont des substances sensiblement immortelles ! Elles disposent d’une réserve inépuisable de pensées, de cœurs et de corps. Une espérance collective ne peut donc pas être domptée. Chaque touffe tranchée reverdit plus forte et plus belle. Tout désespoir en politique est une sottise absolue.


1904-1905

    ami M. Lucien Moreau : jusqu’au 2 août 1914, tous mes livres lui doivent le concours de suggestions précieuses et de revisions attentives : cela est particulièrement vrai de celui-ci.] (Note de 1917.)