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préface

des esprits français doit rétablir la discipline de sa propre pensée. Comment ? cela ne fait aucune difficulté pour les catholiques ; ceux qui veulent guérir de misère logique n’ont qu’à utiliser les ressources que leur présente l’économie intime de leur religion. Mais j’ai résumé pour les autres la règle magnifique instituée par le génie d’Auguste Comte sous le nom de Positivisme.

Parce que la rigueur de cet appareil de redressement peut faire dire aux esprits timides et aux cœurs faibles : Mieux vaut le mal, j’ai fait suivre la traduction d’Auguste Comte de quelques études précises, et faites sur le vif, de ce mal romantique et révolutionnaire. Mes doux monstres à tête de femmes n’effraieront sans doute personne. Peut-être feront-ils réfléchir un petit nombre d’intelligences libres et de volontés courageuses.

Rien n’est possible sans la réforme intellectuelle de quelques-uns. Mais ce petit nombre d’élus doit bien se dire que, si la peste se communique par la simple contagion, la santé publique ne se recouvre pas de même manière. Leurs progrès personnels ne suffiront pas à déterminer un progrès des mœurs. Et d’ailleurs ces favorisés, fussent-ils les plus sages et les plus puissants, ne sont que des vivants destinés à mourir un jour ; eux, leurs actes et leurs exemples ne feront jamais qu’un moment dans la vie de leur race, leur éclair bienfaisant n’entr’ou-