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madame lucie delarue-mardrus


    leur état de femmes les auteurs de la Nouvelle Espérance, de l’Inconstante et de Psapphâ. Elle s’y est mise à son tour… N’a-t elle pas trop bien réussi dans cette direction nouvelle ? Je ne parle pas des poèmes comme celui qui paraît répondre au chaste vœu de M. Sully-Prudhomme, le Refus, où sont traités certains détails dont les dames du temps jadis négligeaient de nous faire part en public (leur « corps mensuel », par exemple), car il est bien probable que l’expression lui a paru drôle et l’a séduite ; mais je prends au hasard d’autres caractéristiques du système adopté :

    Ceux-là qui ne m’ont pas aimée et pas comprise,
    Ceux-là qui ne m’ont pas souri, je les méprise.

    . . . . . . . . . . . . . . .


    Tu rougiras et pâliras sous le tourment
    De te sentir toujours différente des autres.

    . . . . . . . . . . . . . . .


    Je baiserai longtemps mes mains qui me sont chères,
    Connaissant que je suis pour moi-même quelqu’un
    Qui seul devine à fond mon cœur et ses mystères.

    . . . . . . . . . . . . . . .


    L’ardeur… l’amour… Comment oublier que chacun
    Porte son sexe ainsi qu’une bête cachée ?

    . . . . . . . . . . . . . . .

    Quelle confirmation ce nouveau livre d’Horizons vient apporter à l’esprit et aux conclusions de cette étude ! Me faut-il ajouter en marge que nos romantiques sont en train de se gâter et de se pervertir l’une l’autre ? Et moi aussi, j’ai ma petite âme ! a fini par s’écrier Mme Mardrus. Et elle l’a montrée.