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le romantisme féminin


Ah ! qui me donnerait l’abrutissement !
    Qui me donnera l’abrutissement ?

Il faut savoir que ce sont là de simples « gaietés » romantiques comme il n’a cessé d’en ruisseler sur les lettres françaises, de l’année des Ballades de Victor Hugo à l’année des Blasphèmes de M. Richepin.

Et le même scandale d’un habitant de la bonne province de Normandie aura sans doute suggéré (de plus en plus fort !) les strophes amusantes de ce Sommeil :

Comme une que berça la viole d’amour,
   La belle toute en pâleur s’endort,
Les volets joints avec, dessus, des rideaux lourds
Pour empêcher sur sa tranquillité de mort
Que ne vienne jouer l’estival clair de lune.
Mais des gouttes de lune ont chu une par une

(Combien l’auteur a dû être ravie de ces vers-là ! Ils laissent en effet loin derrière eux tous les vers analogues de ce M. Stuart Merril, jusque-là prince régnant de l’Allitération, roi de l’Assonnance et empereur de la Consonnance bien redoublée.)

Mais des gouttes de lune ont chu une par une…
    Aux fentes de ces volets joints…
Et sur ses seins quiets où se croisent les paumes,
    Sur ses pieds sages réunis,
Sur tout le luxe prude et raffiné du lit
Où elle se coucha sans bagues et sans baumes,
Ce corps sans robe d’or et sans huppe à la tête…

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