genre humain pour chaque groupe d’hommes donné, et cet « égoïsme national ne laissera pas de les disposer à l’amour universel[1] », Auguste Comte l’a observé de lui-même.
Sous ces réserves et moyennant ces compléments, les uns et les autres bien secondaires en un sujet qui tient à l’ensemble même des choses, la critique doit avouer qu’Auguste Comte a résolu, quant à l’essentiel, le problème de la réorganisation positive. S’il n’a pas réglé le présent « d’après l’avenir déduit du passé[2] », on peut dire qu’il a, comme il s’en vante, convenablement et « pleinement systématisé le bon sens[3] ».
Il l’a fait avec un bon sens incomparable. Les utopies que l’on rencontre dans son œuvre y sont appelées en toutes lettres des utopies, les fictions des fictions, les théories des théories ; encore se défie-t-il des théories pures, jeux d’esprit qu’il renvoie aux académiciens. « La dégénération académique », dit-il[4]. Ce qu’il théorise, c’est la pratique[5] Et, chose admirable, chose unique peut-être dans la succession des grands hommes de sa famille, ce théoricien de l’altruisme et qui a désiré le bien si passionnément, n’a pas été un optimiste, il n’a pas cru que ce qu’il
- ↑ Système de politique positive, t. ii.
- ↑ Système de politique positive, t. iii.
- ↑ Cours de philosophie positive, t. vi.
- ↑ Système de politique positive, t. iii.
- ↑ Il a le sens du détail et de l’exception, lui qui ne cesse de soumettre le détail à l’ensemble. Par exemple, adversaire acharné du divorce, il n’hésite pas à l’admettre en certains cas. Il l’admet pour le cas de Clotilde de Vaux. Il ne l’admet pas pour lui-même.