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l’ordre positif d’après comte

de l’intelligence, d’un cœur réorganisé et régénéré : elle épanouira le triomphe de l’âme arrivée à sa plénitude sur une raison sèche et nue. — Rien d’inorganique, rien d’impersonnel, ni rien de confus ne peut être souffert dans les prescriptions du positivisme. C’est une philosophie extrêmement vivante, figurée avec la dernière précision. La couleur et la vie qui lui sont naturelles sont avivées encore par cette force et cette clarté du dessin.

Tous les détails minutieux auxquels Comte descend s’expliquent de même. Ou la religion, la morale, la politique, la poésie se donneront la main ; ou la synthèse positive formée dans les esprits n’agira point sur la conduite. Un positiviste peut s’abstenir, par aridité naturelle, de répéter les célèbres formules établie par Auguste Comte avec les fragments des poètes qu’il préférait :

Vergine Madre, figlia del tuo figlio,
Quella ch’emparadisa, la mia mente
Ogni basso pensier dal cor m’avulse ! etc.

Mais ce positiviste est exactement dans le même cas que le catholique dénué de mysticité. Leur culte n’est pas complet, précisément parce que leur type est inachevé. Pure infirmité personnelle, qui ne peut arrêter notre jugement. Les différentes parties du positivisme de Comte concourent à tirer de l’anarchie l’esprit ou le cœur qu’elle fait souffrir ; mais l’œuvre entière ou quelque œuvre conçue sur un plan aussi