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L’ANARCHIE AU xixe SIÈCLE


Dans les derniers jours de l’année 1847 ou les premiers de 1848, un jeune homme à peine majeur entendait au Collège de France je ne sais qui prononcer du haut d’une chaire ces paroles, peut-être soulignées d’applaudissements ; « Le vainqueur, dans la grande lutte à laquelle nous assistons encore, c’est le principe de l’examen ; le vaincu, c’est le principe de l’autorité. Ainsi le Gouvernement de l’avenir sera le Gouvernement de l’Examen. Je ne dis pas que ce soit un bien, j’en reconnais tous les inconvénients, mais je le constate comme un fait. » Voilà les paroles du siècle. Tous les enfants du siècle dernier furent plus ou moins asservis à la constatation de ce prétendu fait.

Bien qu’il fût né dans cette période de crise, le jeune Charles Jundzill (ainsi se nommait l’auditeur du Collège de France) s’était contraint d’assez bonne heure à donner un sens aux mots dont il se servait. Il s’efforça en vain de trouver une signification quelconque à ces termes « gouvernement de l’Examen », et nul esprit normal, dans un des âges normaux de