se voyait contraint de crier que la défense nationale était actuellement la forme la plus impérieuse de la défense républicaine. M. Vallée proclamait, le même jour, dans la Marne : « Il y a quelque chose au-dessus de la République, c’est la défense et la conservation de la Patrie. » L’avant-veille, un autre sénateur, M. Henry Bérenger, avait posé la distinction et l’opposition en termes plus crus, « La France… n’acceptera définitivement la République que si la République ne favorise pas la désorganisation de la France. » — Plus loin : « Le devoir s’impose donc au Parlement, s’il veut maintenir la République, de refuser toute compromission avec les alliés officiels du drapeau noir et de l’antipatriotisme, » Pour mieux serrer sa pensée, Bérenger accouchait de la forte maxime : « La République a pu vaincre, non sans des luttes pénibles, les partis monarchiques et le parti clérical. Il lui reste à se vaincre elle-même ou à disparaître. »
Se vaincre elle-même ! Le système politique chargé de faire vivre la nation contient donc un ennemi de cette nation ? Il lui faut vaincre l’ennemi intérieur pour remplir le premier de tous ses devoirs, qui est de repousser l’ennemi du dehors ; il lui faut lutter contre son moi avant d’aller contre la Prusse ? Son « moi » secret est donc l’allié du Prussien ?
Les mêmes inquiétudes apparaissaient dans les articles d’un jeune écrivain républicain inquiet, qui n’est pas sénateur comme Bérenger, mais