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l’esprit du mal

motrice naturelle, capable de la mettre en marche. Ils y trouvaient ou comptaient y trouver de quoi balancer, pensaient-ils, ce réveil patriotique, réactionnaire, royaliste qui inspire aux prétendus avocats du peuple tant de surprise mortifiée et de honte envieuse ! Enfin, toute perturbation permet toujours au « Parti » de faire figure devant le pays pendant l’heure qui passe.

Quant au lendemain, qu’aurait-il pu apporter de pire que l’état d’atonie où vivait le « Parti » ? Le raisonnement de Jaurès et de ses amis en mars dernier était d’une grande simplicité : — Si la loi est votée, et que la guerre éclate, l’agitation menée nous aura donné des forces en vue de tout événement consécutif ou concomitant aux hostilités ; si la loi est votée sans que la guerre éclate, il y aura sous peu fatigue, mécontentement et murmure — toutes choses inhérentes à un service militaire égal, et à long terme ; si enfin le projet de loi est rejeté ou considérablement amendé, nous en tirerons mérite et honneur aussi longtemps que la paix sera maintenue et, quand viendra la guerre, notre mauvaise action sera mise en oubli par le rapide cours d’événements plus graves, et qui balaient tout, comme fut oubliée en 1870 et 1871 la conduite des républicains pacifistes de 1867, 1868, 1869 : ne devinrent-ils pas, au 4 Septembre, les maîtres de tout ?

Par le régime républicain, ce Parti hostile à la France joue donc sur le velours en France : des