Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/81

Cette page n’a pas encore été corrigée
lxxvii
le déclin de l’expérience poincaré

gnier avaient raison de penser qu’il n’y a pas de gouvernement démocratique sans un contrôle appesanti sur les compétences par les incompétences. Et puis, l’on est en République ou l’on n’y est pas ! À Berlin, le gouvernement de l’action agit et réalise parfois sans attendre les votes du parlement. À Paris, le régime du bavardage a tous les moyens d’entraver et d’annihiler l’activité. Le Cabinet dut se laisser gagner de vitesse. L’opposition antimilitaire se sentait aussi bien approvisionnée et armée que le Gouvernement était démuni par l’égoïsme et la fatuité des individus, l’intérêt des élus à réélire, la peur de compliquer, de défier, même de paraître pousser à la guerre…

    autorité souveraine par Pie X lui-même, précisément dans sa magnifique et toujours triomphante Encyclique du 25 août 1910 sur le Sillon. De quoi s’agit-il, en effet, dans l’enquête dont nous dénonçons le contresens foncier, sinon d’une application nouvelle, et particulièrement funeste, du système, cher à Marc Sangnier, de l’« autorité consentie » ? Le service de trois ans, nous dit-on, ne vaudra que si les soldats l’acceptent de bon gré : c’est bien là, n’est-il pas vrai ? la subordination de la loi, c’est-à-dire de ce que saint Thomas nomme ordinatio rationis, non pas à l’autorité de celui qui curam communitatis habet, et qui se détermine en vue du bonum commune, mais bien au consentement de ceux à qui elle doit s’appliquer, et c’est là que M. Georges Hoog voit « la force et la beauté du régime démocratique », tout en concédant qu’il y voit aussi « la délicatesse » de ce régime. »

    Et la Critique du Libéralisme cite le passage de l’Encyclique où sont analysées les « notions erronées et funestes » qui continuent de fournir un principe aux agitations de Marc Sangnier. On a pu voir l’effet pratique de ces agitations dans nos casernes.