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préface de la deuxième édition

public. Si d’autres raisons mystérieuses se sont jointes au prétexte invoqué, il restera que ce prétexte aura suffi à justifier la retraite, Or, le scandale est là surtout ! Une fois de plus, la poussée du parti domina sans difficulté, ni discussion, ni résistance, domina sans effort l’intérêt du pays.

La même préséance se fit remarquer peu de jours après dans le débat sur la réforme électorale qui suffit à déterminer la crise mimistérielle et rejeta du Cabinet les derniers chefs du « ministère national ». Après le départ de Millerand, l’élection de M. Poincaré à la Présidence avait fait nommer, le 21 janvier, un nouveau ministre des Affaires étrangères, M. Jonnart : M. Jonnart fut en fonction jusqu’au 18 mars, date du nouveau remaniement. Cinquante-six jours au quai d’Orsay ! Ce fut presque trop long. Un passage de vingt-quatre heures, comme celui de M. Lebrun à la Guerre, n’eût dérangé personne ni rien. M. Jonnart n’était pas au courant des Affaires, mais il allait sans doute y être mis quand il quitta la place à M. Stéphen Pichon, surtout connu pour ses anciennes concessions à la Triple Alliance. En même temps, M. Delcassé, malheureux au Palais-Bourbon, malheureux à l’Élysée, abandonnait sans qu’on sût pourquoi sa fidèle et chère Marine pour une ambassade à Saint-Pétersbourg.

Le cabinet suivant, présidé par M. Barthou, qui tutoie M. Poincaré, fournit, à son avènement, un signe manifeste de ses volontés patriotiques :