Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/69

Cette page n’a pas encore été corrigée
lxv
essai loyal d’une réforme

ces révélations qui, plus tard, en janvier suivant, abondèrent dans les journaux et dans les commissions, on était venu nous proposer quelques-unes. Nous les avions toutes très impartialement ajournées. À ces informateurs bien intentionnés, mais emportés par la fureur que donne l’habitude de l’opposition, nous avons répondu qu’il nous était moralement impossible d’affaiblir à l’extérieur la position de la France, soit dans la personne d’un ambassadeur, fût-il irrégulier, soit dans celle de l’un des ministres en fonction. Il était évident que la place Beauvau, où est l’Intérieur, faisait la guerre au quai d’Orsay, où sont les Affaires étrangères, et que la rue Oudinot, où l’on a relégué les Colonies, n’était pas toujours en accord avec les deux autres maisons ; dix ministres, douze ministres, chacun avec sa faction, avec son parti, c’étaient les forces de la France dix et douze fois divisées, par ces administrations concurrentes au lieu d’être accrues et multipliées par la concordance de leurs efforts : comme nous avions résolu de servir ie pays, mais non de le perdre, nous n’avons pas voulu ajouter un atome de désordre à cette anarchie : nous n’avons ni prononcé un mot ni fait un signe qui pût gêner personne même dans la chiourme de M. Caillaux, à plus forte raison dans le bateau qui suivil : lorsqu’un partisan trop pressé nous reprochait notre réserve, il était simple de montrer, par l’autorité d’un axiome royal, que, s’il existe un lieu où le respect des intérêts