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essai loyal d’une réforme

jugé contre l’armée (hélas !) ; de là ce désir d’un gouvernement qui gouverne ; de là enfin cet effort pour développer dans tout le pays le patriotisme. »

L’auteur républicain ajoutait à ces prétentions généreuses, mais sans mesure, un témoignage loyal, environné de vaines réserves :

« L’idée qui présida au boulangisme et au nationalisme était belle et grande : la fidélité au souvenir de la défaite, le culte de la revanche, le respect de l’armée, le souci des traditions purement françaises, le goût d’une certaine fierté nationale, en furent, à côlé de bien des petitesses, les plus nobles aspects.

« C’est cette même idée que, depuis dix ans, l’Action française a reprise et élargie. Et en cela elle a accompli une œuvre salutaire. Il est certain qu’il y a quelques années, le sentiment de la patrie avait fléchi dans tout le pays ; en lui donnant une forme vigoureuse et combative, l’Action française a préparé son réveil et pris une part des plus actives au mouvement actuel de renaissante française. »

Mais, cette renaissance désormais lancée, assurée, notre mission était finie, M. Rey croyait pouvoir l’affirmer dans une formule augurale : « Le meilleur de la doctrine nationaliste est maintenant entre les mains du parti républicain. »

Mains débiles ! Mains incapables de prendre ou de retenir fortement autre chose que les avantages immédiats du pouvoir ! Qu’autrefois elles eussent laissé échapper le soin de la grandeur et de l’orgueil français, M. Étienne Rey ne permettait plus d’en douter. Que, depuis, ces pauvres mains