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préface de la deuxième édition

du Conseil des ministres, et tout homme en place se montraît résolu à tirer parti du progrès que la critique royaliste avait fait accomplir dans l’intelligence des grands devoirs.

Croyant le succès assuré, des républicains optimistes perdirent toute retenue : sans discrétion, ils confessèrent d’où leur étaient venus l’exemple et la leçon : Oh ! ils se hâtaient d’ajouter que les royalistes avaient perdu, « depuis quinze mois », « le plus beau de leurs forces, le privilège du patriotisme » (ce qui déjà donnait à croire que nous avions détenu ce privilège un bout de temps, concession qu’au surplus nous ne demandons guère, car le patriotisme peut être partout : éclairé ici, là obscur). Ils en déduisaient que dès lors notre « rôle politique avait diminué d’intérêt » Avec M. Étienne Rey, jeune écrivain à qui j’emprunte ce cri de joie bien naturel, mais irréfléchi, comme la suite l’a démontré, ils croyaient pouvoir se réjouir en ces termes :

« La marque d’un gouvernement valide, de même qu’un organisme bien portant, c’est de savoir tirer de toutes choses les éléments les plus utiles pour se les assimiler. C’est ainsi qu’a procédé la République à l’égard du nationalisme et de l’Action française. Au début, elle a repoussé toutes les manifestations de leur idéal traditionaliste, parce qu’elle voyait dans ses survivances du passé un danger pour elle ; mais dès qu’elle a pu s’assimiler sans péril certaines parcelles de cet idéal, elle n’a pas hésité. De là, la disparition actuelle du pré-