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essai loyal d’une réforme

doubles, En janvier 1912, entrés après lui dans le ministère, le premier à la Guerre, le second aux Affaires étrangères, MM. Millerand et Poincaré tentèrent comme lui de ne pas faire une politique nationale sans le concours de la nation. M. Poincaré ouvrit au quai d’Orsay une espèce de salon de réception, les méchants dirent de fumerie, pour y recevoir toute la presse parisienne ; M. Millerand compléta d’heureuses initiatives techniques, par des spectacles et des manifestations qui permirent aux patriotes de revoir enfin des soldats dans la rue et d’y saluer le drapeau ; les officieux furent priés de dire et d’imprimer que nous conservions une armée digne d’estime et que ses chefs n’étaient point du tout des fléaux publics qu’il y eût lieu d’accabler de notre mépris. L’idée des retraites militaires, souvent réalisée d’une façon très heureuse, témoignait de l’appel répété aux bonnes volontés du pays. Les généraux et les amiraux de carrière, succédant aux militaires politiciens qu’on remerciait, rentrèrent dans les directions administratives avec une faveur qui rendait confiance, Le gouvernement adopta dans ses déclarations publiques et dans ses journaux un langage frappé au coin des idées nouvelles : il déclarait vouloir répondre de l’intérêt général, ou, disait-il encore, de l’intérêt national qu’il opposait correctement à l’intérêt particulier (c’est-à-dire aux partis ; c’est-à-dire à la République !). Ce langage réactionnaire était parlé par tout le monde à l’Officiel, au Temps, dans les communiqués