Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/61

Cette page n’a pas encore été corrigée
lvii
essai loyal d’une réforme

gissant et de le rapporter à ses causes intimes : — « Nous retrouvons Kiel et Tanger » ! « étudions « Kiel et Tanger » ! sont des espèces de refrain qui scandèrent, de vive voix ou par écrit, des arguments auxquels nos démocrates n’avaient pas de répiique.

Plus encore qu’une doctrine, on y trouvait une méthode efficace et satisfaisante. C’est pourquoi les plus jeunes, les plus libres d’esprit d’entre les patriotes attardés dans la République, en comparant notre analyse des diverses difficultés antérieures à tel accident qui venait de leur être appris, ont saisi le rapport et se sont délivrés de l’erreur politique ; on les a vus quitter allègrement le camp troublé du régime des dissensions et des incohérences pour la doctrine de l’unité, de la durée et de l’autorité. Un grand aîné, M. Émile Flourens, donna le même exemple de haute vertu. Mais la plupart de ceux qui étaient de son âge restèrent enchaînés par les habitudes et les intérêts du passé : les concessions et les emprunts qu’ils ne cessaient pas de nous faire n’en montrèrent que mieux le degré de la prise qui s’exerçait sur eux. Comme on dit en logique, ces messieurs répétaient nos « prémisses » en faisant de leur mieux pour y adapter les « conclusions » d’un démocratisme opiniâtre ou résigné, mais le principe de cet effort ne venait guère que de nous. La patrie profitant du décalque et du démarquage, il n’y avait là rien que d’honorable pour tout le monde.