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un gouvernement inhumain

macaque », disaient-ils. Nous ne disions que « Juif ». La Libre Parole, aujourd’hui rédigée par l’élite des bons élus du régime parlementaire, a fini par restituer à Joseph Reinach tous les honneurs du droit commun.

Il faut bien se garder de voir dans le cas de Reinach un privilège de l’impudence juive. Delcassé n’est pas juif, non plus qu’Aristide Briand. Armé d’une parole sordidement dorée et grossièrement emmiellée, Briand n’eut même pas à se donner la peine d’abjurer son passé antipatriotique et antisocial. On vient de lire l’histoire de M. Delcassé : il lui a suffi de jeter par terre un cabinet pour être applaudi presque autant qu’il fut conspué quand, ministre d’hier, il faisait circuler, pour sauver sa mise[1], tous les secrets d’État qui palliaient sa chute en aggravant la honte qu’elle nous avait infligée.

Et Clemenceau ! Ce vétéran du Panama et ce vélite de Dreyfus a trouvé le moyen d’ajouter au bel art de l’immunité dans la palinodie : chef du Gouvernement en 1907, il nous a conduits au Maroc ; directeur de journal en 1913, nul n’est plus chaud que lui contre la guerre du Maroc. Très peu l’ont remarqué. Mais nul ne s’en est étonné. Quant à lui, il n’a même plus besoin de répondre que cette « incohérence » lui va comme un gant.

Ni Georges Clemenceau, ni Théophile Delcassé,

  1. Voyez pp. 219 et suivantes du présent volume.